Info capsules

introduction

En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.

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France

Église Notre-Dame, Rochefort, Charente-Maritime (Photo : Patrick Despoix, 2014)

Pierre Émond est originaire de Rochefort, en Charente-Maritime. Il est le fils d’Isaac Émond et de Marie Garineau.

 

La Nouvelle-France

Carte de la Nouvelle-France dessinée par Champlain (l-express.ca)

Le moment de l’arrivée en Nouvelle-France de Pierre Émond est inconnu. La première mention de sa sa présence au pays date du recensement de 1681. À ce moment, il est domestique chez Pierre Maufils à Saint-Joachim. Pierre Émond épouse Agnès Grondin à Rivière-Ouelle le 31 janvier 1690. Le contrat de mariage indique que Pierre est alors âgé de 21 ans et Anne de 23 ans. Les pères et mères de l’époux et de l’épouse sont témoins.

Pierre Émond ferait également partie du groupe qui a empêché le débarquement des troupes du major général anglais William Phips sur les rives de Rivière-Ouelle en 1690. Le 31 janvier de la même année à Rivière-Ouelle, Pierre épouse Agnès Grondin. Agnès, seconde fille de Jean Grondin et de Sainte Mignault, naît à Beauport le 14 mars 1673. Guillaume Lizotte, résidant dans le fief Saint-Denis de Sainte-Anne seigneurie des Aulnaies, et le Rivelois Michel Bouchard sont présents au mariage.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez le panneau d’interprétation « Les héros de Rivière-Ouelle » du Circuit Fil Rouge Rivière-Ouelle. Un autre panneau d’interprétation relate l’événement; il est situé dans le parc Ernest-Gagnon qui longe la rivière devant l’église Notre-Dame-de-Liesse.

 

Famille Mignault 

Les parents d’Agnès, Jean Grondin et Sainte Mignault, vivent dans la Grande-Anse (seigneurie de La Pocatière) depuis la fin des années 1670. Vers 1675, le père de Sainte, Jean Mignault, et ses beaux-frères Nicolas Lebel et Noël Pelletier quittent Beauport pour s’établir dans la seigneurie de La Pocatière. 

Thérèse Mignault, veuve de Nicolas Lebel, est mariée à René Ouellet, depuis février 1679 et elle vit toujours à la Grande-Anse (La Pocatière). Sa sœur, Madeleine Mignault, son mari Noël Pelletier et leur famille sont établis à la Grande-Anse (La Pocatière) depuis la fin des années 1670. C’est son fils Noël Pelletier qui vivra à Rivière-Ouelle, il décédera en 1713, un an après son père et possiblement un an ou un peu plus avant sa mère. Enfin, vers 1702, Jean Dionne, sa femme Charlotte Mignault et leurs enfants déménagent plus à l’est. 

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Dionne, Ouellet et Pelletier en cliquant ici et procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés.

 

Grande-Anse

Suitte du Gouvernement de Quebec qui comprent en dessendant le fleuve St Laurent depuis le Cap Tourmente jusqu'au Cap aux Oyes levée en 1709. […]. (BAnQ, P600, S4, SS2, D193)

Pierre Émond est le premier à obtenir une concession à Kamouraska le 29 juillet 1694. Le 10 juin 1708, la seigneuresse de La Pocatière lui concède une terre de 8 arpents aux Aulnaies, à peu de distance de la limite est actuelle de Saint-Jean-Port-Joli. Avant 1710, il acquiert également une terre dans l’Anse-aux-Iroquois de la seigneurie de La Bouteillerie. 

Selon l’époque et le contexte, la Grande-Anse désigne des territoires différents. Jusqu’en 1715, elle s’étend sur une quinzaine de kilomètres entre la pointe de Saint-Roch-des-Aulnaies et celle de la rivière Ouelle. Les Français nomment l’anse « la Grande-Anse » et les Autochtones, Kamisitsit ou Kannissigit, qui signifie « endroit où il y a beaucoup de castors. »  En 1656, Nicolas Juchereau reçoit, en concession du gouverneur Lauzon, un territoire qui correspond en gros aux premières concessions des paroisses de Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’historien Yves Hébert rappelle qu’il est parfois désigné sous le nom de seigneurie de Launay, de la Grande Anse, de la Grande Pointe ou des Aulnets (Aulnaies).

En 1670, Juchereau en cède une partie à son gendre Pollet de La Combe-Pocatière, époux de sa fille Marie-Anne. Elle correspond à peu près à ce qu’on nomme aujourd’hui La Pocatière et Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En 1672, après le décès de La Combe-Pocatière, l’intendant Talon concède ce territoire à la veuve Marie-Anne Juchereau, fille de Nicolas et de Thérèse Giffard ; ce territoire est la seigneurie de La Pocatière.

Aujourd’hui, la Grande-Anse désigne une partie de la Route 132 et une piste cyclable reliant Rivière-Ouelle et Saint-Roch-des-Aulnaies. La « Boucle cyclable de la Grande-Anse », avec ses trois circuits distincts, ceinture les municipalités de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de Sainte-Louise et de Saint-Roch-des-Aulnaies.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez des articles de la chronique de l’historien Yves Hébert dans le journal Le Placoteux en cliquant ici et ici.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez le site « Le Kamouraska à vélo » : la « Boucle cyclable de la Grande Anse » en cliquant ici

 

Descendants

Comme l’indique le tableau généalogique, Pierre et sa femme Agnès ont dix enfants, quatre garçons et six filles. De ce nombre, tous se marient. Pierre et Agnès ont plus de soixante-dix petits-enfants, dont cinq garçons mariés qui perpétuent le patronyme. Pierre Émond est le premier à obtenir une concession à Kamouraska en juillet 1694. Sept de ses dix enfants s’établiront à l’extérieur de la région, aussi loin que Saint-Eustache, Saint-Ours, Québec et Bellechasse. Deux des quatre fils finiront leurs jours à Rivière-Ouelle. Trois des quatre fils épousent les sœurs Mignault… À la génération suivante, seules trois familles Émond vivent dans la région de Rivière-Ouelle.

La première fille de la famille, également prénommée Agnès, naît en 1691 à Rivière-Ouelle. Le 4 mai 1711 à Rivière-Ouelle, elle épouse un Limousin, Pierre Trouvez Defond (Defontrouver). De ce couple, sont issus neuf enfants. Pierre décède le 22 mars 1748 à Montréal. Le 5 mai 1749 à Terrebonne, Agnès épouse en secondes noces Charles Miville. Il est le fils des pionniers Marie Langlois et François Miville, coureur des bois et menuisier nommé procureur fiscal de la seigneurie de Lauzon en 1659. Il s’agit du quatrième mariage de Charles Miville qui est père de dix enfants de deux de ses précédentes épouses, mais aucun ne serait issu de son mariage avec Agnès. 

Pierre Émond, fils de Pierre et d’Agnès Grondin, naît vers 1693. Le 5 février 1714 à Rivière-Ouelle, il épouse Madeleine Mignault, fille de Jean-Baptiste Mignault et de Sainte Boucher. Ils ont neuf enfants. Angélique Émond naît en 1695 à Rivière-Ouelle et épouse Jean-Baptiste Dufault le 14 janvier 1710. Entre 1712 et 1720, ils ont cinq enfants. Jean Baptiste décède le 22 mai 1721. Le 6 février 1722 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Angélique épouse François Hudon dit Beaulieu, fils des pionniers rivelois Pierre et Marie Gobeil. De cette union naissent huit enfants. 

Joseph, second fils de la famille Émond, naît en 1698 à Rivière-Ouelle. Le 30 avril 1719, il y épouse Thérèse Mignault, sœur de Madeleine, épouse de son frère Pierre. Joseph et Thérèse ont un seul fils : Jean-Baptiste Émond qui épouse Madeleine Ouellet, fille des Rivelois Joseph Ouellet et Madeleine Bouchard. Joseph Émond décède le 22 mai 1721, soit le même jour que son beau-frère Jean-Baptiste Dufault. Ils ne sont cependant pas inhumés au même endroit. Thérèse épouse, le 2 mai 1725 à Rivière-Ouelle, Joseph Gagnon, fils de Jacques et Madeleine Rochon Rocheron ils ont deux enfants.

Pierre-Augustin Émond naît en 1700 et il épouse Ursule Mignault le 7 août 1720 à Rivière-Ouelle. Ursule est la sœur de Madeleine et Thérèse Mignault, épouses des frères de Pierre-Augustin. C’est donc la troisième sœur Mignault à entrer dans la famille Émond. Ursule et Pierre-Augustin sont les parents de 11 enfants. C’est à eux que l’on doit la descendance Émond à Rivière-Ouelle.

Cécile naît en 1702 et, le 8 janvier 1721 à Rivière-Ouelle, elle épouse Louis Dubé, fils de Louis et Angélique Boucher. De ce mariage sont issus 14 enfants. Louis décède en 1765 et Cécile épouse le veuf Jean Moyen le 1er août 1768 à Rivière-Ouelle. Aucun enfant ne naît de cette union. Marie-Anne naît en 1706 à Rivière-Ouelle et, à Contrecœur le 18 août 1727, elle épouse Mathurin Buron. Ils ont huit enfants. Jean-Baptiste Émond naît en 1709 et, à Québec le 1er août 1729, il épouse la veuve Marie-Anne Nadeau il épouse la veuve d’Augustin Guignard, Marie-Anne Nadeau qui avait déjà mis au monde deux enfants Guignard.

Marguerite naît vers 1710 et épouse Michel Roy le 4 mai 1733 à Québec. De cette union naissent six enfants. Michel décède le 2 mars 1744 à Beaumont. Marguerite épouse en secondes noces, un veuf, père de deux enfants, Jean-François Audet, le 21 octobre 1765 à Saint-Charles-de-Bellechasse et aucun enfant ne naît de ce second mariage. Enfin, Geneviève, cadette de la famille de Pierre Émond et Agnès Grondin, naît en 1712 à Rivière-Ouelle. Elle épouse Michel Girard le 4 novembre 1736 à Trois-Rivières. Ils ont 13 enfants.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Bouchard, Dubé, Hudon dit Beaulieu, Ouellet et Miville-Deschênes en cliquant ici et procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés.

 

Décès 

Cimetière de Rivière-Ouelle. (Municipalité de Rivière-Ouelle)

La date de décès de Pierre est inconnue et nous ignorons à quel endroit il est inhumé. Il est toujours vivant au moment du mariage de son fils Pierre le 5 février 1714, mais on le déclare décédé lors du mariage de son fils Joseph le 30 avril 1719. Agnès épouse en secondes noces Gabriel Donde Auger avant le 3 juin 1719. Veuve à nouveau depuis 1731, elle est inhumée à Québec le 24 novembre 1752.Cependant, les fils d’Agnès et Pierre, Joseph et Pierre-Augustin Émond de même que leur fille Cécile sont inhumés dans le premier cimetière de Rivière-Ouelle et plusieurs autres membres de la famille Émond.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, rendez-vous au cimetière de Rivière-Ouelle pour y découvrir le Mémorial situé dans le Parc des ancêtres à l’entrée du cimetière. Son plan et ses listes sont conçus pour faciliter la recherche des défunts et leur localisation. Le Mémorial évoque aussi plusieurs éléments inscrits dans ce secteur d’intérêt historique.

 

L’artisan

Hommage à Pierre Émond sur sa maison de la rue Hébert à Québec. (Ministère de la Culture et des Communications, photo : Pascale Llobat 2006)

Pierre Émond naît le 24 avril 1738 à Québec de parents non mariés, mais il doit son nom à Pierre Émond (~1693-1749), qui l’adopte avec sa femme Madelaine Mignault, à Rivière-Ouelle. Le fils adoptif Émond apprend la menuiserie auprès de François-Noël Levasseur et de Jean-Baptiste-Antoine Levasseur ou bien auprès du menuisier, sculpteur et architecte Jean Baillairgé de Québec. Il travaille comme menuisier dès l’âge de 21 ans. On doit à ce maître menuisier et sculpteur plusieurs réalisations, notamment à Québec et dans les églises des régions immédiates jusqu’à Sainte-Anne-de-Beaupré et Saint-Vallier sur la Côte-du-Sud. Émond supervise les travaux de réfection de l’Hôpital général de Québec. Entre 1769 et 1770, on modifie selon ses plans la chapelle de cet établissement. 

Selon l’historienne Raymonde Gauthier, en 1775, lors de l’invasion américaine, il est caporal dans la milice de la ville et banlieue de Québec.  En 1778, il dirige la construction du château Bellevue pour le Séminaire de Québec. En 1790, il devient membre de la Société du feu. De plus, il signe à l’occasion, avec les notables de la place, des pétitions — notamment en ce qui concerne l’éducation — adressées au gouverneur ; le 27 décembre 1797, il est élu marguillier de Notre-Dame. Vers 1800, il assure la surveillance du chantier de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Québec.

Émond consacre une partie de sa vie à la sculpture. Il fabrique des objets religieux pour les paroisses des environs de Québec. Parmi ses œuvres, mentionnons le tabernacle de la chapelle Sainte-Anne-de-Beaupré à Tadoussac et l’une des sections du tabernacle de l’église de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans. On le reconnaît comme un des plus grands maîtres en sculpture florale au Canada.  Pierre Émond continue de travailler jusqu’à son décès en 1808. Il ne laisse pas d’enfants et ne semble pas avoir formé d’apprentis. L’inventaire de ses biens fait état de la présence de quelques livres parmi ses effets personnels, dont un traité d’architecture et deux d’astronomie. La tradition de la Nouvelle-France meurt avec lui ; les Baillairgé, François, puis Thomas, sont déjà d’une autre école. 

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces de la famille Émond en cliquant ici et procurez-vous le circuit généalogique PASSEURS DE MÉMOIRE qui lui est consacré.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la biographie de Raymonde Gauthier, « ÉMOND, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici et celle de Luc Noppen, « BAILLAIRGÉ, JEAN » dans le Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici

 

Madeleine Émond

Bien qu’elle ne semble aucunement apparentée au pionnier Pierre Émond, on se souvient du passage de Madeleine Émond en Nouvelle-France comme en témoigne la description de l’ouvrage de Marcel Myre qui lui est consacré : « Madeleine Émond, la vie scandaleuse d’une cabaretière. Nouvelle-France 1664-1699 »

« Madeleine Émond est une autre femme inconnue en Nouvelle-France. Elle est la fille de Marie Lafaye qui faisait partie du premier contingent des Filles du roi arrivées à Québec en 1663. Élevée à l’île d’Orléans, elle travaille d’abord comme servante pour un cabaretier dans la Basse-Ville de Québec. Devenue enceinte d’un homme inconnu, Madeleine Émond sent le besoin de s’éloigner de Québec en épousant Nicolas Dupuy, un négociant en fourrures. Après un séjour à Nicolet et à Lachine, elle est abandonnée par un mari irresponsable qui s’installe aux Grands-Lacs. C’est alors que pour survivre elle ouvre un cabaret clandestin à Ville-Marie.

Défiant les lois du mariage, surtout avec un soldat, elle donnera naissance à plusieurs enfants hors mariage. Mais après un temps, les autorités religieuses et judiciaires auront raison d’elle. Pour éviter une condamnation humiliante à Montréal, elle retourne à l’île d’Orléans, sa place natale, avec les deux filles qui lui restent de ses nombreuses maternités. C’est là qu’elle finit ses jours quelque temps après âgée de seulement trente-cinq ans. Pendant des années déchirantes en Nouvelle-France, Madeleine Émond a réussi à survivre malgré le rejet de son entourage. Elle mérite quand même notre admiration. »

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la biographie de Marcel Myre, Madeleine Émond, la vie scandaleuse d’une cabaretière. Nouvelle-France 1664-1699 publiée aux Éditions GID en cliquant ici.

 

Ariane Émond

La vie en rose.  Hors série 2005.

Avec trois collègues, la journaliste Ariane Émond fonde, en 1980, La vie en rose qui se définit comme une publication « axée sur la nouvelle gauche » elle devient sa rédactrice en chef. C’est à ce titre qu’elle écrit en 1981 : « Tout nous intéresse, la guerre, le syndicalisme […] ; [on veut démontrer que] l’on peut participer à d’autres luttes que celles [que l’oon assigne habituellement à une revue faite par et pour des femmes]. Parmi les secteurs sur lesquels on veut continuer de réfléchir se situent […] le dossier de la santé, la montée de la militarisation et celle de la droite » La journaliste signe plusieurs articles dans la Gazette des femmes, des chroniques dans le Devoir. Elle collabore à la production de documentaires et publie, en 1994 chez VLB, Les ponts d’Ariane : chroniques. 

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, procurez-vous le circuit généalogique passeursdememoire.com consacré à la famille Émond en cliquant ici et procurez-vous le premier livre de la collection historique PASSEURS DE MÉMOIRE, Le Kamouraska et la Grande‑Anse, en vous rendant sur le site Web Parcours Fil Rouge. Publié aux Éditions GID, ce premier titre embrasse le territoire du Kamouraska avec une incursion à l’ouest soit le littoral du fleuve Saint-Laurent, de Saint-André à Saint-Roch-des-Aulnaies, couvrant jusqu’aux terrasses du piémont et à l’arrière-pays.