Capsules d'info

Introduction

En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.

En France

L’église Saint-Pair de Sartilly-Baie-Bocage, 2015. (Wikimédia, photo : Xfigpower)

On en sait peu sur l’histoire de la famille Cimon en France. Sartilly-Baie-Bocage, leur lieu d’origine, se trouve presque en face du mont Saint-Michel, de l’autre côté de la baie, à quelque 80 km de Saint-Malo.

Né le 17 septembre 1714, François Simon est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Ses parents, Joseph et Jeanne Lefebvre, se sont mariés à Saint-Aubin-des-Préaux, au nord de Sartilly. François a deux sœurs et un frère nés dans la paroisse de Saint-Pair à Sartilly. La benjamine, Geneviève, naît dans la paroisse Saint-Vigor, à Champeaux, commune voisine de Sartilly.

Nous savons également que les grands-parents de François sont, du côté paternel, Bertrand Simon de Sartilly et Esther Langlois de Lolif. Du côté maternel, les grands-parents de François sont Pierre Lefebvre et Jeanne Hermange, décédée à Saint-Pair-sur-Mer, près de Granville. François émigre de la France au plus tard en 1743. Il est alors âgé de 29 ans, sans aucun métier connu.

 

Simon ou Cimon

Saint-Simon. Albert Dürer. 1523. (Wikimédia)

Le nom de famille Cimon s’orthographie « Simon ». La graphie change durant le XIX e siècle. « Simon » est un des noms les plus communs en Europe; dérivé de l’hébreu « Shim’ôn », signifiant « entendeur » ou « qui est exaucé » et en grec, « simos » réfère plutôt à la physionomie du nez, court et aplati.

Saviez-vous que « Simon le Zélote, ou saint Simon le Cananéen, est l’un des douze apôtres de Jésus-Christ. Crucifié à l’âge de cent vingt ans, Simon le Zélote n’en demeure pas moins représenté avec une scie pour avoir été sauvagement coupé en deux d’après une tradition de l’église d’Orient ». Site Web école Saint-Simon-apôtre

Dorothée Gagnon dit Belzile

Peu après son arrivée en Nouvelle-France, François Simon épouse Dorothée Gagnon à Rivière-Ouelle. Cette dernière descend du pionnier Robert Gagnon venu à Québec en 1655. Il serait le fils d’un cousin des frères Mathurin, Jean et Pierre Gagnon, dont on retrouve des descendants dans Charlevoix. Dorothée est la quatrième génération de sa branche en Nouvelle-France

Descendants

La fête du grand-père. Ferdinand Georg Waldmüller, 1849. (Wikimédia)

François Simon et Dorothée Gagnon ont cinq garçons qui assurent la continuité du patronyme partout au pays.

Décès

Jeanne Lefebvre, décède en avril 1727, à Champeaux, presque deux ans après la naissance de Geneviève. Joseph Simon survit à sa femme pendant 33 ans. Il meurt à Lolif, à l’intérieur des terres. François Simon décède à Rivière-Ouelle en août 1789, 14 ans après Dorothée, pourtant deux ans plus jeune.

Simon-Xavier Cimon

Simon-Xavier Cimon, 1866. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P369, P11, photo : Livernois)

Né à La Malbaie le 4 décembre 1829, Simon-Xavier est le cinquième enfant d’Hubert et d’Angèle Simard dit Lombrette. Après de brèves études au Séminaire de Québec, Simon-Xavier s’intéresse au commerce puis s’oriente dans la construction. Dans les années 1880, Cimon établit une usine de papier à La Malbaie. Après la confédération, il est élu député fédéral de Charlevoix. Défait en 1872 par Pierre-Alexis Tremblay, Simon-Xavier Cimon se présente aux élections générales provinciales de 1875 et il est défait. Il essaie de nouveau à l’élection partielle de février 1879 et connaît le même sort. Il réussit à se faire réélire comme député fédéral de Charlevoix à l’élection partielle du 19 mars 1881. Il est toujours en poste à sa mort en 1887.  À la fin de sa vie, Simon-Xavier Cimon a la réputation d’être très riche. Son fils, Simon Cimon, le remplace comme député conservateur de Charlevoix aux Communes.

 

L’édifice parlementaire

Façade des nouveaux édifices du parlement à Québec, en voie de construction. L’Opinion publique, 1878.(Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 0002743501)

L’ouvrage le plus connu de Simon-Xavier Cimon est sans doute l’édifice parlementaire provincial construit en 1878 à Québec. C’est durant la réalisation de ce projet que Cimon et les autres entrepreneurs de Québec prévoient diminuer les salaires de leurs employés (de 60 à 50 cents par jour, soit 17 %), ce qui provoque une grève générale impliquant plus de 1 000 travailleurs.

Les grévistes sombrent dans la violence et endommagent la propriété de leurs patrons. Avec une protection policière laissant à désirer, Cimon annonce qu’il poursuivra la Ville pour perte de productivité, puisque ses chantiers sont presque à l’arrêt. Une émeute s’en suit, mais elle est matée par la milice appelée en renfort. Par la suite, tout le monde retourne au travail et les entrepreneurs haussent considérablement les salaires.

 

Jean Cimon

Caricature de Raoul Hunter Le Soleil, 17 novembre 1964. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P716,S1,P64-11-17)

Jean Cimon est le fils d’Aline Verge et Hector Cimon, ingénieur et dirigeant de la compagnie Price Paper à Québec. Jean naît à Québec le 28 mars 1923. Son grand-père paternel, Ernest Cimon, est le fils aîné du notaire Cléophe Cimon de La Malbaie. Sa grand-mère paternelle, Stella Langevin, est la fille d’Hector Langevin, maire de Québec de 1858 à 1861. Aline Verge est issue d’une famille de notables de la ville, descendants de loyalistes. Bien que sa famille soit bien intégrée à la société canadienne-française, elle demeure attachée à ses racines anglaises. Son père, Charles Verge, ne s’adresse à elle qu’en anglais.

Détenteur d’un baccalauréat en sciences sociales, Jean Cimon complète une maîtrise en sociologie à l’Université Laval. Au début de sa carrière, en 1948 et 1949, il est codirecteur de l’Association canadienne d’urbanisme à Ottawa. Il poursuit ensuite des études en urbanisme à l’université de Toronto, à Stockholm et à Paris. De retour à Québec, il devient fonctionnaire au Service provincial de l’urbanisme. En 1960, Jean Cimon passe en pratique privée et prend une charge de cours à l’Université Laval. De 1970 à 1977, il est président de la Commission d’aménagement de la Communauté urbaine de Québec.

Jean Cimon est l’auteur de quelques ouvrages reconnus en urbanisme. Il s’intéresse à l’intégration de l’urbanisme dans la planification, au zonage agricole et, surtout, au patrimoine urbain. En 1997, il publie une biographie de son aïeul maternel, lequel a été maire de Québec en 1853 : Ulric J. Tessier, la bourgeoisie francophone au XIXsiècle. Jean Cimon décède à Québec le 22 janvier 2016.

Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix

Dès l’été 2024, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.