Capsules d'info

Introduction

En complément de chacun des circuits-familles, «  Passeurs de mémoire  » propose des capsules d’informations gratuites.

La vie dans le Perche

 
Carte du comté du Perche, 1630. (e-raremaps.com) 

Pierre Gagné naît, le 2 janvier 1610, à Igé (Orne), une commune du Perche en Normandie.  Le père de Pierre, Louis Gagné, exerce le métier de meunier. La famille compte quatre fils dont les plus âgés, Noël et Jacques, sont nés en 1605 et 1607, respectivement. En 1640, six mois après le décès de son épouse, Marie Launay, Louis se remarie avec Noëlle Chevallier à l’église de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême.

Mariage


Vers 1639, Pierre Gagné épouse Marguerite Rosée à l’église Saint-Barthélemy de Jauzé, située à environ 26 km de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême. Aujourd'hui, un if millénaire se trouve devant cette église. Pierre et Marguerite s’établissent à Saint-Cosme-en-Vairais. En 1640 naissent les jumeaux Jacques et Jean, puis, en 1643, Louis vient au monde suivi de Pierre, fils, en 1645. On ignore comment ils gagnent leur vie, mais la famille continue de s’agrandir. Un des jumeaux décède en 1648, à l’âge de huit ans, et l’autre survit cinq autres années. Un autre fils, Nicolas, naît en 1651.

Décès


Pierre prend une concession en arrivant, mais il n’a pas le loisir de la développer. Il tombe malade durant son troisième hiver sur la Côte-de-Beaupré et décède des suites d’une « fièvre lente » le 30 avril 1656. Lors de leur attaque de la ferme Saint-Charles, sur la Côte-de-Beaupré en juin 1661, les Agniers capturent Louis Gagné et Louis Guimon. Un autre prisonnier ayant survécu décrit, dans une lettre, les horribles sévices subis. Il rapporte le meurtre de Louis Guimon, mais ne mentionne pas Louis Gagné qui a certainement subi le même sort, car personne ne le revoit. L’inventaire après décès a lieu le 14 juillet 1661. Louis décède à l’âge de 48 ans. 

Marguerite Rozée


 

Famille de paysans. Louis Le Nain, vers 1642. (Musée du Louvre, RF 2081) 


Malgré son jeune âge, soit 13 ans, l’aîné de Pierre et de Marguerite, Louis, prend la responsabilité de la terre de Sainte-Anne-de-Beaupré. Un an plus tard, en 1657, Marguerite se remarie à Montréal avec Étienne Guillaume; elle est âgée de 41 ans. Marguerite déménage à Montréal avec ses deux plus jeunes enfants et aucun autre enfant ne naît de sa seconde union.

Louis Gagné et Marie Michel


Louis, frère de Pierre, épouse Marie Michel en 1638 à Saint-Martin. Quinze mois après leur mariage, Louis, fils, et Marie ont un fils qui décède en bas âge. Louis et Marie sont les premiers de la famille Gagné à s’engager dans l’aventure du Nouveau Monde. Ils quittent Saint-Cosme en 1644 avec leur petite fille de deux ans. Dès son arrivée à Québec, Louis cherche une terre à cultiver. En 1650, il obtient une concession au Petit-Cap, près du Cap-Tourmente (Saint-Joachim), dans la seigneurie de Beaupré alors gérée par huit coseigneurs. Les Percherons, Julien Fortin et Claude Bouchard dit Petit Claude, nouvellement arrivés, habitent à proximité.

Louise Gagné


 

Noces paysannes. David Teniers de Jonge, 1650. (Wikimédia)


En 1652, Louise Gagné, nièce de Pierre, est âgée de dix ans. Son père, Louis, accepte la demande de son voisin, Claude Bouchard, d’épouser Louise dès qu’elle sera en âge de pouvoir le faire. On célèbre le mariage deux ans plus tard. Louise a son premier enfant à l’automne 1659. Avec Claude, elle en a 11 autres. Ils sont les premiers à s’établir dans le Charlevoix d’aujourd’hui, à Petite-Rivière-Saint-François.

Meunier


 

Moulin banal de la seigneurie Murray Bay, vers 1925. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S8,SS1,SSS254,D1037, photo : Edgar Gariépy)

Meunier, comme son père, Louis travaille d’abord au moulin de Courtoulin, situé à environ 20 km de Saint-Martin. Ensuite, il se trouve au moulin de Guémançais, au sud de Saint-Cosme-en-Vairais. À son arrivée en Nouvelle-France, il pratique toujours ce métier. 

La meunerie est l’un des plus vieux métiers du monde! Le pain est central dans l’alimentation des habitants de la Nouvelle-France. Le seigneur emploie un meunier pour faire fonctionner le moulin qu’il doit construire. En milieu rural, le moulin est un bâtiment reconnaissable, comme l’église et le manoir seigneurial. En Nouvelle-France, comme en France, les censitaires de la seigneurie doivent, en vertu du droit seigneurial, moudre leur grain au moulin banal. Les censitaires doivent également donner un sac de grains sur 14 au seigneur du lieu. Durant le Régime français, il n’y a pas de boulangers dans les campagnes. Le meunier et sa famille vivent normalement au deuxième étage du moulin, lequel était mû soit par le vent, soit par l’eau. Le meunier supervise toutes les opérations liées à la mouture du grain. Il voit aussi à l’emballage du produit fini (la farine), à sa pesée et, au besoin, à son entreposage.

Famille 

Neuf ans après Louis et Marie, en 1653, Pierre et Marguerite font à leur tour le grand saut avec trois de leurs cinq enfants : Louis, Pierre et Nicolas. Une fille, Marguerite, naît à Québec à l’automne suivant leur arrivée. Pierre rejoint son frère Louis et sa femme Marie Michel avec toute sa famille.

Guerre de 1812


Le colonel de Salaberry à Châteauguay, 1813. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 0005259668)

Lorsque les hostilités sont déclenchées en 1812 entre les Américains et la Grande-Bretagne, le gouverneur ordonne aux colonels de milice de lever 2000 hommes afin de former quatre bataillons de « milice incorporée » à l’armée régulière. Le colonel Malcom Fraser reçoit l’ordre à La Malbaie le 25 mai. Il procède à un tirage au sort de 35 noms pour fournir le quota de la milice sédentaire de Baie-Saint-Paul (c’est-à-dire de tout Charlevoix), qui est de 35 hommes. Certains « désignés » changent de place avec d’autres, ce qui semble permis, probablement avec l’assentiment du capitaine local. En janvier, un ordre supplémentaire est donné pour que la milice de Baie-Saint-Paul trouve 116 hommes de plus.

Les dénommés Louis et Joseph Gagné sont mobilisés dans le corps de Charlevoix. Les dossiers militaires ne concordent pas avec les registres civils, ce qui complique leur identification. Il se pourrait qu’il s’agisse de Louis Gagné des Éboulements et de Joseph Gagné de Baie-Saint-Paul. La seule chose à peu près certaine, c’est que puisque ces deux recrues ne sont pas dans la milice d’élite incorporée, ils ne participent pas à la bataille de Châteauguay, comme d’autres charlevoisiens. Ils sont probablement en garnison défensive quelque part. À titre de vétérans mobilisés, Louis et Joseph ont droit à la gratification consentie par le parlement de l’époque. Louis Gagné a reçu 20 dollars en 1875; il était alors âgé de 84 ans et vivait à Héberville au Lac-Saint-Jean. Un dénommé Dumas aurait servi d’intermédiaire pour Louis. Il semble que Joseph ait choisi une concession de terre en 1846.

Descendants célèbres


L’Association Perche-Canada a identifié plusieurs personnalités connues descendant de Louis Gagné et de Marie Michel. Parmi celles-ci, on retrouve notamment les chanteuses Céline Dion, Ginette Reno, Madonna Louise Ciccone, Diane Tell, Isabelle Boulay, et Fabienne Thibeault, le chanteur Justin Bieber, l’actrice Angelina Jolie et le cinéaste Xavier Dolan. 

Armoiries


 

Armoiries Gagné-Bellavance (Association des familles Gagné-Bellavance d’Amérique)

  • Le blason est d’or à trois chevrons de gueules (rouges) accompagnés de trois tourteaux d’azur; le premier chargé d’un lys d’or, le second d’un lys d’argent et le troisième de trois épis de blé liés à la tige.
  • Le champ de l’écu veut symboliser l’union profonde de tous les membres de la famille Gagné-Bellavance. Les trois chevrons rappellent le lieu d’origine des ancêtres Gagné, soit Igé ou Saint-Cosme-de-Vair. Le Perche porte dans ses armoiries trois chevrons de gueules (rouges) sur champ d’argent.
  • Le nombre de trois tourteaux est conséquent à la forme des chevrons. Il rappelle la perfection du triangle, les trois phases de l’évolution de l’être humain (la naissance, la croissance et la mort) et la perfection de l’unité divine. Les tourteaux symbolisent les trois milieux où cette famille s’est épanouie, soit Igé (Orne), la Côte-de-Beaupré et Cap-Saint-Ignace.
  • Les lys sont l’image de la France au temps de la royauté et celle de la province de Québec qui le porte dans ses armoiries et sur son drapeau. Le lys de dextre nous dit le lieu d’habitation de Louis Gagné. En 1650, il a obtenu une terre de cinq arpents de front sur le fleuve près du Cap-Tourmente. Il a ensuite vécu à Sainte-Anne-de-Beaupré.
  • Le lys de sénestre représente Louis Gagné dit Bellavance, fils de Pierre et ancêtre de tous les Gagné-Bellavance. Arrivé au Canada en 1653, il s’établit à Cap-Saint-Ignace en 1672. L’épi en pal (vertical) est symbole de Louis, demeuré en France, ancêtre de tous les Gagné.
  • L’épi de dextre représente le pionnier Louis, frère de Pierre, ancêtre de tous les Gagné de la Côte-de-Beaupré. L’épi de sénestre représente l’autre pionnier Louis, dit Bellavance, fils de Pierre et ancêtre des Gagné-Bellavance.
  • L’épi, symbole de puissance et de vie, s’applique très bien à la famille Gagné-Bellavance. La couleur or symbolise surtout les valeurs spirituelles. La couleur de gueules (rouge) symbolise la vie, le courage et l’amour. Finalement, la couleur azur représente la paix et la sérénité, de même que la vérité et la fidélité.

Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix

Dès l’été 2024, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.