Capsules d'info

Introduction

En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.

Le Fribourgeois

Cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, Suisse.  (Wikipédia, 2010)

Pierre Miville serait né vers 1602 dans le canton de Fribourg, en Suisse. Gervais Deschesnes décrit son aïeul comme « un aventurier qui sait, avec les membres de sa famille, comme bien d’autres ancêtres canadiens, s’établir dans un pays inconnu sur une terre hostile, faire de son existence une vie fondée sur le travail et le labeur […] ».  Rompu au maniement des armes, Pierre s’enrôle à Brouage comme mercenaire pour la France et il aurait exercé ce travail dans les années 1630 et 1640, mais aussi celui de maître menuisier. 

 

Mariage 

Pierre Miville épouse la Charentaise Charlotte Maugis avant 1632, à Brouage en France. Née vers 1607, elle traverse dans la colonie en même temps que son mari et leurs six enfants.

 

Nouvelle-France 

Port de La Rochelle au début du XVIIe siècle. (Gravure tirée de L’Histoire de France, François Guizot, France, 1875)

Vers la fin de l’été 1649, Pierre Miville et sa famille entreprennent la traversée depuis le port de La Rochelle. Le 28 octobre 1649, on lui concède, ainsi qu’à son fils François, une terre dans la seigneurie de Lauzon. La famille s’y installe. Pierre Miville y est capitaine de milice.

 

Grande-Anse

Suitte du Gouvernement de Quebec qui comprent en dessendant le fleuve St Laurent depuis le Cap Tourmente jusqu'au Cap aux Oyes levée en 1709. […] (BAnQ, P600,S4,SS2,D193)

En 1665, Pierre Miville, ses fils François et Jacques et quatre compatriotes suisses reçoivent une concession dans la Grande-Anse de La Pocatière, au sud des premières concessions ; on l’appelle le « canton des Suisses fribourgeois ». Selon l’époque et le contexte, la Grande-Anse désigne des territoires différents. Jusqu’en 1715, elle s’étend sur une quinzaine de kilomètres entre la pointe de Saint-Roch-des-Aulnaies et celle de la rivière Ouelle. 

En 1656, Nicolas Juchereau reçoit, en concession du gouverneur Lauzon, un territoire qui correspond en gros aux premières concessions des paroisses de Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En 1670, Juchereau en cède une partie à son gendre Pollet de La Combe-Pocatière, époux de sa fille Marie-Anne. Elle correspond à peu près à ce qu’on nomme aujourd’hui La Pocatière et Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En 1672, après le décès de La Combe-Pocatière, l’intendant Talon concède ce territoire à sa veuve Marie-Anne Juchereau, fille de Nicolas et de Thérèse Giffard ; ce territoire est la seigneurie de La Pocatière.

Aujourd’hui, la Grande-Anse désigne une partie de la Route 132 et une piste cyclable reliant Rivière-Ouelle et Saint-Roch-des-Aulnaies. La « Boucle cyclable de la Grande-Anse », avec ses trois circuits distincts, ceinture les municipalités de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de Sainte-Louise et de Saint-Roch-des-Aulnaies.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la chronique de l’historien Yves Hébert dans le journal Le Placoteux en cliquant ici et ici.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez le site « Le Kamouraska à vélo » en cliquant ici.

 

Décès de Pierre Miville

Québec vers 1694. (BAnQ, E6, S8, SS1, SSS1349, D9764)

Pierre Miville réside à Lauzon jusqu’à son décès le 14 octobre 1669. Il est inhumé à Québec le lendemain dans le premier cimetière de Québec, côte de la Montagne. Étonnamment, le lieu de son dernier repos est celui d’où il avait été banni en 1664 pour avoir essayé de récupérer des engagés embauchés par d'autres marchands ou artisans. 

 

Traite des fourrures

La traite des fourrures, 1977. (Bibliothèque et Archives Canada)

Peu après le décès de Pierre Miville, sa veuve Charlotte et ses deux fils forment une société pour faire la traite des fourrures. Mais les affaires ne sont pas bonnes et la société est dissoute. Les dettes s’accumulent jusqu’à la saisie des propriétés familiales de Lauzon et de Québec. François Miville demande que la part de son frère Jacques et de ses sœurs, soit la moitié des biens, soit soustraite de la saisie et le conseil souverain y consent.

Serait-ce la traite des fourrures qui aurait décidé les frères Miville à s’installer dans la région de la Grande-Anse et Rivière-Ouelle ? N’y a-t-il pas, à la rivière du Loup, le poste de traite de Charles Aubert de La Chesnaye, administré par Charles Bazire ? Les Miville ont des dettes envers ces deux hommes d’affaire.

 

Descendants

Les six enfants de Pierre Miville et de Charlotte Maugis, Marie, François, Aimée, Madeleine, Jacques et Suzanne Miville, sont parmi les premiers pionniers de la colonie. Les quatre filles de la famille naissent en France et se marient à Québec. Madeleine Miville, baptisée le 18 novembre 1636, épouse Jean Cauchon (Cochon) le 20 novembre 1652 à Québec. Entre 1655 et 1682, 16 enfants naissent de ce mariage. Sa sœur Suzanne Miville, baptisée le 24 janvier 1640, épouse, à Québec le 12 avril 1655, Antoine Paulet (Poulet), fils du maître charpentier de navire Pierre Paulet et de Marie Deshayes. De cette union naissent sept enfants. Suzanne est inhumée le 30 août 1675 à Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans.

 

Marie Miville

Bulletin des recherches historiques, 1895-1968, novembre 1919

On baptise Marie, fille de Pierre Miville et de Charlotte, le 13 décembre 1632 à Brouage comme c’est le cas pour ses frères et sœurs. Marie épouse Mathieu Amiot dit Villeneuve le 22 novembre 1650 à Québec. De leur mariage naissent 15 enfants. Mathieu, fils de Philippe Amiot et d’Anne Convent, serait né vers 1626 près de Chartres en France. 

Dans la colonie, il agit comme interprète des Jésuites auprès des Autochtones. Le gouverneur d’Ailleboust lui concède une terre à Trois-Rivières en 1649. Plusieurs sources rapportent que son beau-père Pierre Miville lui cède sa terre de Québec en octobre 1650.

Selon l’historien Jacques Monet, « à mesure que ses biens s’accumulaient, Mathieu devenait un personnage de plus en plus important dans la colonie. Comme notable, à Québec, il avait participé à l’élection d’un syndic en 1664 et, trois ans plus tard, le roi agréa la requête de Talon de lui octroyer des lettres de noblesse. Cependant, quand elles arrivèrent, en 1668, l’intendant ignorait s’il devait les faire enregistrer au Conseil souverain de Québec ou au parlement de Paris. En attendant la réponse de Versailles, il apprit que Louis XIV avait aboli tous les titres non encore enregistrés (1669). […] Amiot n’ayant fait aucune revendication au sujet des siennes, semble-t-il, elles furent définitivement annulées. Villeneuve laissa à ses héritiers plus de dettes et de soucis que de biens. […] Marie Miville, […] est morte […] des angoisses que lui causait un procès intenté contre elle par son fils Charles […]. »  

Mathieu Amiot dit Villeneuve décède à Québec le 18 novembre 1688 et Marie y meurt le 5 septembre 1702.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la biographie de J. Monet « AMIOT (Amyot), dit Villeneuve, MATHIEU » dans le Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici.

 

Décès de Charlotte Mongis

Acte de décès de Charlotte Mongis (Maugis), 11 octobre 1676, Québec

À la fin de sa vie, Charlotte souffre de démence et son fils François est son tuteur. Charlotte survit à son mari durant sept années et elle est inhumée le 11 octobre 1676 à Notre-Dame-de-Québec. L'acte de sépulture se lit comme suit:

« L’onzième jour du mois d’octobre de l’an mil six cens soixante seize Charlotte Mongis veuve de deffunt pierre Miville dit la Suisse âgée de quatre vingt quinze ans ou environ et decedée apres avoir recu le St sacrement de l’Extreme onction par Me Thomas Morel prestre missionnaire du séminaire de Québec le jour d’hier dans la maison de la cote de Lauzon, et a eté inhumée dans le cimetiere de l’Eglise qui se fait en ladite cote de Lauzon  - H. DeBernieres »

 

François Miville

François Miville, baptisé le 16 mai 1634 à Brouage, est coureur des bois et menuisier comme son père et il est procureur fiscal de la seigneurie de Lauzon en 1659. Le 10 août 1660 à Québec, il épouse Marie, fille du pionnier percheron Noël Langlois et de Françoise Grenier établis dans la seigneurie de Beauport. Du mariage de François et de Marie naissent 12 enfants. Parmi eux, Charles Miville épouse, en quatrièmes noces, la veuve Agnès Émond, fille des pionniers rivelois Pierre Émond et Agnès Grondin. Charles est père de dix enfants de deux mères, Angélique Savaria et Madeleine Tardif, mais aucun ne serait né de ses mariages avec Jeanne Labadie et Agnès Émond. 

Anne-Jeanne Miville, fille de François et de Marie, naît en 1673 à Québec. À Rivière-Ouelle le 13 mai 1691, elle épouse Mathurin, fils des pionniers rivelois Mathurin Dubé et Marie Campion. Leurs 13 enfants naissent à Rivière-Ouelle ; Marie-Anne et Augustin y sont inhumés. En 1661, la terre de François Miville à Lauzon devient un arrière-fief et il devient seigneur. En 1665, il reçoit, avec son frère Jacques, une concession de terre à la Grande-Anse de La Pocatière : le canton des Suisses fribourgeois.

Marie Langlois décède le 14 août 1687. Devenu veuf, François est responsable d’une maisonnée de nombreux enfants. Au début de l’année 1688, il devient tuteur des enfants de son frère Jaques et de sa belle-sœur Catherine Baillon (de Baillon), décédés des suites d’une épidémie qui sévit en Nouvelle-France. François loue une terre à Rivière-Ouelle le 7 novembre 1689 et s’y établit. François Miville, fils de Pierre Miville dit le Suisse et de Charlotte Maugis, ainsi que ses neveux Joseph Miville et Jean Miville-Deschênes, fils de Jacques et de Catherine Baillon, et peut-être aussi Joseph Miville, fils de François, font partie du groupe qui aurait repoussé, à Rivière-Ouelle, les troupes du général anglais William Phips.

En deuxièmes noces, François épouse Jeanne Savonnet (Savonet) le 7 novembre 1692 à Rivière-Ouelle. De leur union naît leur fille Françoise le 18 janvier 1694. Père de naissance de 13 enfants et père adoptif d’enfants de quatre familles, François Miville décède le 23 novembre 1711 à Rivière-Ouelle.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces de la famille Émond en cliquant ici et procurez-vous le circuit généalogique Passeurs de mémoire qui lui est consacré.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez le panneau d’interprétation « Les héros de Rivière-Ouelle » et son contenu sur le Circuit Fil Rouge Rivière-Ouelle de l’application BaladoDécouverte en cliquant ici. Un autre panneau d’interprétation relate l’événement; il est situé dans le Parc Ernest-Gagnon qui longe la rivière devant l’église Notre-Dame-de-Liesse.

 

Décès de Marie Langlois

Acte de sépulture, Marie Langlois, Québec, 15 août 1687

Cet acte se lit comme suit : « Le quinzieme jour du mois d’aout de l’an mil six cens quatre vingt sept, a été inhumée par m ? François Dupré, curé de quebec --- au cimetiere de cette paroisse. marie Langlois ép ? de miville, apres avoir reçu les sacrements de --- et d’extremeonction, decedee le quatorzieme, jour du meme mois et an que --- de son inhumation. Jean mony et Jacques deschamps qui ont signé françois Dupré  - J. B. De --- »

 

Jeanne Savonnet (Savonet)

L’arrivée des jeunes filles françaises à Québec,1667. (Bibliothèque et Archives Canada, R2739-2-8-E)

Jeanne Savonnet, née vers 1649, est la fille de Jacques et d’Antoinette Babilette Parmentier. En 1670, Jeanne quitte Paris pour se rendre en Nouvelle-France comme Fille du roi. À cette époque, le roi favorise l’immigration de femmes dans le but de peupler la colonie. L’habillement et les frais de la traversée sont alors pris en charge par le roi. Entre 1667 et 1672, notons que chacune d’elles reçoit une dot royale d’au moins 50 livres tournois. Certaines reçoivent une dot plus importante, 100 ou 200 livres, et parfois, en raison de la pénurie de monnaie, le roi leur donne des denrées provenant des magasins du roi de la colonie.

L’arrivée des Filles du roi est un événement désigné au registre du patrimoine culturel du Québec. On y lit : « Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s’installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672».

 

Trois mariages 

Jeanne Savonnet se marie trois fois : avec Jean Soucy, avec Damien Bérubé en 1679 et avec François Miville en 1692. Elle est mère de 11 enfants, cinq fils et six filles, et ancêtre de tous les descendants des familles Soucy et Bérubé d’Amérique. Jeanne est aussi, par le mariage de ses enfants, l’ancêtre des familles Bois, Plourde et Morais. Après son mariage avec Damien Bérubé, les quatre enfants nés de son mariage avec Jean Soucy, alors tous âgés de moins de dix ans, continuent de vivre avec leur mère et son nouvel époux. Ils verront naître les enfants de cette nouvelle famille qui porteront le nom de Bérubé.

Lors de son mariage avec François Miville, la maisonnée compte de nombreux enfants. S’ajoutent aux enfants de son mariage avec Jean Soucy quelques-uns de son mariage avec Damien Bérubé, quelques autres nés du mariage de François Miville avec la défunte Marie Langlois et encore d’autres adoptés par François Miville après le décès de son frère Jacques et de sa femme Catherine Baillon. D’autres mariages rivelois relient Jeanne Savonnet aux Miville. Son fils Mathurin Dubé épouse Angélique Miville, fille de Jean Miville-Deschênes et de Madeleine Dubé, et sa fille Françoise Miville épouse Prisque Boucher, fils de Pierre et de Marie Saint-Denis. Jeanne décède le 12 mars 1721 et on l’inhume dans le cimetière de Rivière-Ouelle le jour suivant.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, rendez-vous à l’entrée du cimetière de Rivière-Ouelle pour y découvrir le Mémorial situé dans le Parc des ancêtres. Son plan et ses listes sont conçus pour faciliter la recherche des défunts et leur localisation. Le Mémorial évoque aussi plusieurs éléments inscrits dans ce secteur d’intérêt historique.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, découvrez le Marqueur Bérubé-Savonnet, situé au numéro 112 du chemin du Sud-de-la-rivière à Rivière-Ouelle, qui signale la terre ancestrale Bérubé. La terre longe la rivière Ouelle au nord et mesure sur 12 arpents de large sur 42 arpents de long. La maison de Damien et de Jeanne Savonnet aurait été construite entre le chemin et la rivière. Deux autres Marqueurs Familles sont reliés à Jeanne Savonnet, le Marqueur Plourde-Bérubé situé à quelques mètres vers l’est du Marqueur Bérubé-Savonnet, à l’endroit où a vécu la fille de Damien et de Jeanne et le Marqueur Soucy-Fouquereau, situé à La Pocatière sur la terre de Pierre Soucy, fils de Jeanne Savonnet.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Bérubé, Boucher, Dubé, Plourde et Soucy en cliquant ici et procurez-vous les circuits généalogiques Passeurs de mémoire qui leur sont consacrés.

 

Marraine Jeanne

Acte de baptême de Joseph, Rivière-Ouelle, 3 août 1704

À Rivière-Ouelle, le 3 août 1704, Jeanne Savonnet et Noël Pelletier (Peltier) sont respectivement marraine et parrain de Joseph qui, avec son père François et sa mère Marguerite, sont inscrits dans l’acte de baptême sans nom de famille. Cet acte se lit comme suit : « L’an mil sept cent quatre ce troisième aout a ete baptise par --- soussigné cure de cette paroisse joseph age d’un mois fils de François et Marguerite la femme --- sauvages le parrain a ete Noel Peltier et la marraine Jeanne Savonnet épouse de Francois Miville qui ont declaré ne savoir --- ny signer a ete interpellez…. JBernard DeRequeleyne »

 

Aimée Miville

La pionnière Aimée Miville, baptisée le 12 août 1635 en France, épouse le pionnier Robert Giguère le 2 juillet 1652 à Québec. Robert, fils de Jean Giguère et de Michelle Jornele (Journel), naît en 1616 à Tourouvre dans le Perche. Il s’établit en Nouvelle-France en 1644 et l’acte de baptême de Louis Gagné daté du 7 juillet 1651 atteste sa présence dans la colonie. Du mariage d’Aimée et de Robert sont nés 13 enfants entre 1653 et 1678. Aimée est inhumée le 9 décembre 1713 à Sainte-Anne-de-Beaupré. Aimée et Robert sont les ancêtres des Giguère d’Amérique.

 

Jacques Miville-Deschênes

Jacques naît le 2 mai 1639 à Brouage. Il a dix ans quand il arrive en Nouvelle-France avec ses parents, Charlotte Maugis et Pierre Miville, ses quatre sœurs et son grand frère François. Jacques sera identifié comme fermier, marchand et charpentier comme son père et son frère.

À l’origine, le patronyme Deschênes est un surnom que Jacques adopte en 1669. Bien qu’on ignore d’où il provient, il pourrait se référer à un lieu planté de chênes habité par Jacques. Le 16 juillet 1665, Jacques reçoit, de même que son père et son frère François, une concession de terre au sud de la Grande-Anse de La Pocatière : le canton des Suisses fribourgeois. Jacques n’y habite pas. Jacques épouse Catherine Baillon, une Fille du roi de noble ascendance, le 12 novembre 1669 à Québec, soit quelques semaines après le décès de son père Pierre Miville. Le couple s’établit à Lauzon, dans la maison familiale Miville. De ce mariage naissent sept enfants. 

En 1674, le seigneur Deschamps concède à Jacques une terre à la Grande-Anse, à la rivière Saint-Jean ou petite rivière Saint-Jean, selon l’acte de baptême de Marie Miville en date du 23 juillet 1675. - Cette terre fait alors partie de la seigneurie de la Bouteillerie, mais elle est transférée en 1676 à la seigneurie de La Pocatière. 

Jacques s’intéresse à la traite des fourrures dans une entreprise où il est associé avec sa mère et son frère. La faillite de cette entreprise, en 1675, rend la vie difficile. Jacques vend sa terre en 1677 pour en acquérir une autre à Rivière-Ouelle.  En 1684, il retourne vivre sur son ancienne terre de la Grande-Anse qu’il loue pour sept ans de l’influent homme d’affaires Charles Aubert de La Chesnaye. Malheureusement, il décède avant la fin du bail.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces de la famille Dubé en cliquant ici et procurez-vous le circuit généalogique Passeurs de mémoire qui lui est consacré.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la biographie d’Yves F. Zoltvany, « AUBERT DE LA CHESNAYE, CHARLES dans le Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici.

 

Catherine Baillon (de Baillon)

Église de Montfort-l’Amaury. (Delcampe International)

Catherine Baillon déclare dans son contrat de mariage être originaire de Montfort-l’Amaury alors que plusieurs sources indiquent qu’elle est née vers 1645 à Les Layes, près de Paris.

Née vers 1645, elle est la troisième enfant et dernière fille du second mariage d’Alphonse Baillon (de Baillon), seigneur de Valence et de la Mascotterie, avec Louise de Marle, seigneuresse de Ragonant. Le père de Catherine décède en 1648 alors qu’elle n’a que trois ans. Issue de la vieille noblesse française, on retrace son ascendance sur plusieurs générations. 

En juin 1669, elle aurait quitté la France pour la colonie comme Fille du roi. Elle apporte alors une importante dot, signe de son appartenance à une classe fortunée. Catherine épouse, à Québec le 12 novembre 1669, Jacques Miville. La famille habite la maison familiale de Lauzon et déménage à la Grande-Anse, puis à Rivière-Ouelle. Selon l’historienne Lynne Lévesque, Catherine est « une des toutes premières femmes arrivées à Rivière-Ouelle ». 

 

Décès

Jacques Miville-Deschênes décède le 27 janvier 1688 et son épouse Catherine meurt quelques jours après lui. Cette année-là, une épidémie sévit en Nouvelle-France. Certains historiens la nomment typhus ; d’autres parlent de rougeole ou de variole (petite vérole). Elle touche autant les colons français que les Autochtones et Rivière-Ouelle n’est pas épargnée ; on y enregistre un grand nombre de décès. Catherine meurt au début de la quarantaine. Elle est l’une des héritières de son frère Antoine décédé quelques années avant elle. La famille évince Catherine de la succession et ses enfants devront attendre près de 60 ans avant de recevoir leur part d’héritage. 

 

Descendants

Raymond Ouimet, Nicole Mauger, Catherine de Baillon, Enquête sur une fille du roi, Éditions Septentrion, 2001

Catherine Baillon et Jacques Miville-Deschênes sont les ancêtres des Miville-Deschênes d’Amérique du Nord. Catherine donne naissance à sept enfants : Catherine, Charles l’aîné, Jean, Marie-Louise et Charles le jeune, Marie-Claude et Robert. En 1688, au décès de Catherine et de Jacques, les enfants sont âgés de dix-huit à cinq ans. Veuf et chef d’une famille de 12 enfants nés de son mariage avec Marie Langlois, leur oncle François décide de s’occuper de ses neveux et nièces et de poursuivre le bail de location de la terre de son frère. 

Charles l’aîné, Jean et Charles le jeune perpétuent les patronymes Deschênes et Miville-Deschênes. En 1697 à Rivière-Ouelle, Charles l’aîné épouse Charlotte Grondin, fille de Jean et de Sainte Mignault. Huit de leurs dix enfants sont nés à Rivière-Ouelle entre 1698 et 1713. Les deux derniers naissent à la Pointe Rouge (future paroisse de Saint-Roch-des-Aulnaies) et sont baptisés à Sainte-Anne-de-la-Pocatière).

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Bouchard, Boucher, Dionne, Dubé, Hudon dit Beaulieu, Lizotte, Michaud, Ouellet et Pelletier en cliquant ici et procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez l’ouvrage de Raymond Ouimet et Nicole Mauger, Catherine de Baillon : enquête sur une fille du roi, aux Éditions du Septentrion, 2001.

 

Jean Miville-Deschênes

Jean Miville-Deschênes, né le 5 septembre 1672, est baptisé à Québec ; l’église à Pointe-de-Lévy (Lauzon) ne sera ouverte qu’en 1679. Il fait partie du groupe qui aurait empêché le débarquement des troupes de l’amiral Phips à Rivière-Ouelle à l’automne 1690. À Rivière-Ouelle le 13 mai 1691, Jean épouse Madeleine, fille des pionniers rivelois Mathurin Dubé et Marie Campion. Madeleine est alors veuve de Charles Bouchard, fils des pionniers Michel et Marie Trottain, décédé le 26 avril 1690, moins d’un mois après son mariage avec Madeleine. 

Du mariage de Jean Miville-Deschênes et de Madeleine Dubé naissent onze enfants, tous nés et baptisés à Rivière-Ouelle entre 1692 et 1711. Trois d’entre eux se marient à Rivière-Ouelle : Joseph, Angélique et Pierre-François et quatre y sont inhumés. Jean est enterré à Rivière-Ouelle le 31 décembre 1711. Le 24 août 1716, Madeleine Dubé épouse, en troisièmes noces, Grégoire Ouellet, fils des pionniers rivelois René Ouellet et Anne Rivet et veuf d’Anne-Josèphe Lizotte, également fille des pionniers Guillaume Lizotte et Anne Pelletier.

Vers 1717, Madeleine Dubé donne naissance à un fils de ce troisième mariage, également nommé Grégoire Ouellet. Ce dernier est père de 17 enfants de trois mariages : un premier avec Geneviève Bérubé, fille de Pierre et de Geneviève Dancause, un second avec Josèphe Émond, fille de Pierre-Augustin et d’Ursule Mignault, et enfin un troisième avec Rose-Rosalie Autin, fille de Joseph et de Félicité Miville-Deschênes , fille de Charles Miville l’aîné et de Charlotte Grondin. Madeleine Dubé est sûrement une femme très estimée ; elle a déjà douze enfants quand elle épouse le père d’une famille de seize enfants. De plus, elle est marraine de 19 enfants nés entre 1694 et 1744. Elle décède à Rivière-Ouelle le 15 juin1749.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Bouchard, Dancause, Émond, Dubé et Ouellet en cliquant ici et procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés.

 

Pierre et Marie-Anne 

Comme le montre le troisième tableau généalogique, Pierre est l’arrière-arrière-petit-fils de Jacques et de Catherine Baillon. Fils de Joseph-François Miville-Deschênes et de Catherine Pelletier, Pierre est originaire de Saint-Roch-des-Aulnaies. Son ancêtre Charles vit à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Jacques, fils de Charles, y épouse Marie-Anne Roy. Parmi leur dizaine d’enfants, se trouve le grand-père de Pierre Miville, Joseph-François, qui déménage sa famille vers Saint-Roch-des-Aulnaies. Le père de Pierre, également prénommé Joseph-François, et sa mère Catherine Pelletier se marient à Saint-Roch-des-Aulnaies.

Pierre Miville-Deschênes est marchand à Québec. Il y épouse, Marie-Anne, fille de Jean-Baptiste Juchereau-Duchesnay. Sept enfants naissent de cette union. Marie-Anne Juchereau-Duchesnay, épouse de Pierre, décède à l’âge de trente et un ans le 16 juin 1832, à Québec, des suites d’une épidémie de choléra qui y sévit. Sous les conseils de son beau-père Jean-Baptiste Juchereau-Duchesnay, Pierre, devenu veuf, revient à Saint-Roch-des-Aulnaies, avec leurs cinq enfants âgés de deux à dix ans, pour éviter l’épidémie. La famille s’y établit.

Le 30 juin 1840, Pierre épouse, en secondes noces, Geneviève Perrault, veuve d’Étienne Eschenbach, fils du meunier d’origine allemande André Eschenbach.Geneviève est la fille de François-Michel Perrault, instituteur et coseigneur de la Bouteillerie jusqu’à sa vente à Pierre Casgrain vers 1812. Le 8 novembre 1856, Pierre Miville-Deschênes épouse en troisièmes noces Lucie Mercier à Saint-Roch-des-Aulnaies. Il décède à Saint-Roch-des-Aulnaies le 24 juillet 1859.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces de la famille Casgrain en cliquant ici et procurez-vous le circuit généalogique PASSEURS DE MÉMOIREqui lui est consacré.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE sur le meunier Eschenbach et la famille Pearson, consultez le panneau d’interprétation « Le moulin Casgrain » et le contenu du Circuit Fil Rouge Saint-Pacôme sur l’application BaladoDécouverte en cliquant ici.

 

Les Juchereau et La Grande-Anse

L’honorable Antoine Juchereau-Duchesnay, seigneur de Beauport. (François Baillairgé 18e siècle, Musée des beaux-arts du Canada)

La famille Juchereau est présente dans la colonie depuis le milieu du XVIIesiècle. Selon les historiennes Céline Cyr et Michelle Guitard, son descendant « Jean-Baptiste Juchereau-Duchesnay était issu de l’une des plus riches familles de l’aristocratie seigneuriale de la région de Québec ». Jean-Baptiste Juchereau-Duchesnay, beau-père de Pierre Miville-Deschênes , hérite de la seigneurie au décès de son père Antoine Juchereau-Duchesnay en 1806. Il la lègue à sa fille Marie-Anne qui décède presque en même temps que lui. Amable Dionne achètera la seigneurie et y construira un manoir. Leur présence dans la Côte-du-Sud remonte à 1656, alors que Nicolas Juchereau reçoit, en concession du gouverneur Lauzon, un territoire qui correspond en gros aux premières concessions des paroisses de Saint-Roch-des-Aulnaies, La Pocatière et Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’historien Yves Hébert rappelle qu’il est parfois désigné sous le nom de seigneurie de Launay, de la Grande Anse, de la Grande Pointe ou des Aulnets (Aulnaies).

Selon l’époque et le contexte, la Grande-Anse désigne des territoires différents. Jusqu’en 1715, elle s’étend sur une quinzaine de kilomètres entre la pointe de Saint-Roch-des-Aulnaies et celle de la rivière Ouelle.  Aujourd’hui, la Grande-Anse désigne une partie de la Route 132 et une piste cyclable reliant Rivière-Ouelle et Saint-Roch-des-Aulnaies. La « Boucle cyclable de la Grande-Anse », avec ses trois circuits distincts, ceinture les municipalités de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de Sainte-Louise et de Saint-Roch-des-Aulnaies.

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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la biographie de Céline Cyr et Michelle Guitard « JUCHEREAU-DUCHESNAY, JEAN-BAPTISTE », dans le Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003 - en cliquant ici.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez le site « Le Kamouraska à vélo » en cliquant ici

 

Alfred Miville-Deschênes

Alfred, fils de Pierre et de Marie-Anne Juchereau-Duchesnay, épouse Luce, fille de Simon Talbot dit Gervais. Marchand à Saint-Roch-des-Aulnaies, Alfred devient préfet du comté de L’Islet en 1876. Il transmet son engagement politique à ses fils et à ses petits-fils. Son fils Arthur s’implique en politique comme député et sénateur. Il se porte aussi acquéreur de la seigneurie et du manoir des Aulnaies qu’il habite jusqu’à sa mort en 1882. So autre fils, François-Gilbert Miville-Deschênes, est lui aussi élu député en 1886 et devient le premier à porter officiellement le titre de ministre de l’Agriculture. Alors qu’il est en fonction, il meurt  à 43 ans.

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Éloïse Miville-Deschênes

Pierre-Thomas Casgrain. (Archives de la Côte-du-Sud, fonds Paul-Henri-Hudon)

Éloïse Miville-Deschênes , fille de Pierre et de Marie-Anne Juchereau-Duchesnay, épouse Clément-Charles Casgrain, fils de Pierre-Thomas et d’Émilie Trouillet (Truillier) Lacombe. Il est issu d’une famille nombreuse de 15 enfants. Au décès de son grand-père Pierre Casgrain en 1828, son père Pierre-Thomas hérite de quelques terres, du magasin et de la seigneurie de la Bouteillerie. Avec l’abolition du régime seigneurial, Pierre-Thomas Casgrain devient le premier maire de la Municipalité de Rivière-Ouelle.

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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, parcourez le circuit généalogique PASSEURS DE MÉMOIRE consacré à la famille Miville-Deschênes  en cliquant ici et procurez-vous le premier livre de la collection historique « Passeurs de mémoire », Le Kamouraska et la Grande‑Anse en cliquant ici. Publié aux Éditions GID, ce premier titre embrasse le territoire du Kamouraska avec une incursion à l’ouest soit le littoral du fleuve Saint-Laurent, de Saint-André à Saint-Roch-des-Aulnaies, couvrant jusqu’aux terrasses du piémont et à l’arrière-pays.